Depuis 2020, la pandémie de COVID-19 a fait des centaines de milliers de morts, mis à rude épreuve les systèmes de santé et détruit des économies et des moyens de subsistance. La République démocratique du Congo n'a pas été épargnée et le 6 avril 2020, des villes à travers le pays ont été bloquées à la suite de la fermeture des frontières avec les pays voisins.
Cela a eu un effet dévastateur sur le pays. Selon la Banque mondiale, on estime que 73% des personnes vivent avec moins de 1.90 dollar par jour en RDC. Le verrouillage a empêché de nombreuses femmes travaillant dans des entreprises informelles comme les vendeuses de nourriture, les couturières et les épiciers d'accéder aux marchés où elles s'approvisionnent. Dans le même temps, les experts de la santé ont conseillé aux gens de porter des masques faciaux pour endiguer la propagation de la maladie. Mais dans un pays où de nombreuses personnes ont du mal à obtenir leur prochain repas, se procurer des masques chirurgicaux était un défi.
A Goma, la couturière Françoise Mbweki, qui avait vu son métier décliner, a réinventé son métier pour répondre à un besoin communautaire essentiel. « J'ai remarqué que les [masques] jetables sont chers. Un masque chirurgical coûte 500CF (0.25 $), que vous utilisez, jetez, puis achetez un autre. J'ai vu que mes gens étaient intéressés par un masque en tissu car celui-ci est réutilisable. Avec ces masques faciaux, on peut les utiliser, les laver, puis les réutiliser. C'est pourquoi j'ai jugé bon de me lancer dans la fabrication de masques en tissu et les gens les aiment tellement », explique Françoise.